Comme beaucoup ici, je suis également grand amateur de Tarantino. Je trouve que c'est un cinéma qui parle, qui n'essaye pas d'être faussement intellectuel. Du vrai cinéma "populaire" (ce qui est explique qu'il soit souvent critiqué par certains de ses paires qui font de la masturbation intellectuelle une discipline olympique).
Mon avis sur les 3 derniers films que j'ai vu au ciné :
Star Wars VII : Le Retour de la Force : Sans doute le film que j'ai le plus attendu. Les premières notes du générique collent une banane pas possible, et ça s'arrête à peu près là. Niveau originalité du scénario c'est bien simple, pas le moindre élément nouveau. Les personnages, les planètes, tout est pompé et repompé de l'épisode IV. Le droïde astro mécano qui transporte des données vitales pour les rebelles/résistants ? Check. Le personnage pauvre et sans avenir qui vit sur une planète désertique mais qui a une destinée extraordinaire ? check. Les méchants en blanc qui obéissent à un méchant en noir qui lui même obéit à un méchant moche ? check. L'étoile/planète noire/de la mort ? Check.
Star Wars VII c'est LA grosse déception de la saga, un vrai relent de pétard mouillé, du fan service balancé à la tronche, des personnages vides, faussement tourmentés...
The Hateful Eight : Un Tarantino ça a toujours une saveur particulière. Pour peu qu'on connaisse un peu sa filmographie on sait toujours plus ou moins sur quoi on va tomber, mais le bonhomme est tellement habile qu'il arrive quand même à nous surprendre. Les 8 Salopards c'est l'enfant bâtard de Reservoir Dogs et de Django. Ni plus ni moins. On va voir le film pour lequel on a payé, aucune déception en sortant de la salle, mais pas vraiment de surprise non plus.
Le film est bien, c'est une certitude, mais il manque peut être du brin de folie qui l'aurait vraiment projeté au sommet de l'oeuvre de Tarantino. La réal est bonne, les dialogues sont bons, la photo est bonne, mais, alors que l'intrigue est particulièrement longue à se mettre en place, elle prend fin en quelques minutes, sans que la tension ait réellement le temps de monter entre les personnages, sans qu'ils fassent vivre ce huis clos pourtant prometteur
Spoiler
ce qui est en partie dû au fait que la moitié des personnages soient les "méchants"
. On ne retrouve pas le suspens et la parano développés par les personnages de Reservoir Dogs qui, malgré Les 8 Salopards, reste LA référence en ce qui concerne le huis clos au cinéma.
Spotlight : On change complètement de registre avec Spotlight,un polar (ou ce qui s'en rapproche le plus) qui suit une équipe de journalistes d'investigation enquêtant sur des affaires de pédophilies ayant concerné l'église catholique à Boston depuis les années 70.
Difficile d'en dire beaucoup plus. Le film est vraiment captivant, et, bien loin de se contenter de traiter de son sujet, il aborde des questions comme la puissance des institutions et le rôle du journalisme d'investigation, et c'est vraiment bien foutu. A aucun moment on ne tombe de le pathos facile et le larmoiement (si ce n'est vers la fin du film). On pourra cependant regretter le manque de profondeur des personnages et le déroulement un peu mécanique de l'histoire, même si cela ne dessert en rien le propos du film.
Voilà