Le 6e Régiment d'Infanterie Légère [1788 - 1815]Le 6eLéger, se distingua, lors du combat de Chiusella le 26 mai 1800 en Italie :
La ville d’Ivrée, attaquée avec la plus grande intrépidité, d’un côté par le général Lannes, et de l’autre par le général Watrin, fut bientôt enlevée ainsi que la citadelle, où l’on trouva de nombreux magasins de toutes espèces. L’ennemi se retira derrière la Chiusella, et prit position à Romano pour couvrir Turin.
Le général Haddick, à qui cette tâche était confiée, reçut de Turin des renforts qui élevèrent ses forces à huit bataillons et à trente escadrons. Il divisa ses troupes en cinq détachements ; trois bataillons gardaient San-Martino ; le général Festenberg, posté à Verceil, avait dix escadrons sous ses ordres ; douze escadrons couvraient Vische et Chivasso ; le général Palfy, à la tête de trois bataillons et de huit escadrons, défendait les hauteurs de Romano ; enfin deux bataillons gardaient le pont de la Chiusella.
Lannes fit attaquer ce poste par la 6e Légère, aux ordres du colonel Maçon, qui fut un peu ébranlée par le feu de cinq pièces ; les Autrichiens s’en aperçurent, et croyant qu’elle allait lâcher pied, eurent l’imprudence de passer le pont pour la charger. Mais après un succès passager contre les premiers pelotons, ils furent vigoureusement ramenés.
Maçon, irrité des obstacles que sa demi-brigade éprouvait au pont, se jeta avec ses grenadiers dans la Chiusella et força l’ennemi à lui abandonner la position. Palfy descendit des hauteurs de Romano, et pour reprendre le pont, se précipita à la tête de quatre escadrons sur les Français qui le reçurent vigoureusement ; il tomba frappé mortellement. Ses troupes, sans chef, furent vivement ramenées sur Romano.
Haddick, voyant sa cavalerie engagée sur ua terrain fourré et peu favorable à son action, la fit reployer dans les champs de Montaleghe. L’infanterie républicaine suivait l’ennemi avec son ardeur accoutumée, lorsqu’une colonne de 2 000 chevaux, formée des escadrons de Palfy et de troupes fraîches rappelées de Vische et de Chivasso, la prit en flanc, la chargea, la dispersa sur le plateau et même jusqu’au pied des montagnes, et continuant une manœuvre rapide, se reporta sur Romano.
C’était le moment où la brigade française de Mahler y arrivait de son côté. La confiance qu’un premier succès avait donnée à la cavalerie autrichienne la perdit ; elle attaqua, avant sa formation, l’infanterie de Malher. Mais, après un léger avantage, elle fut à son tour obligée de battre en retraite, vers la rivière d’Orco, que Haddick repassa au bac de Foglizzo. Son mouvement rétrograde ne fut pas inquiété, quoiqu’il durât sept ou huit heures.
Ce combat opiniâtre, et dont les avantages définitifs restèrent aux Français, a donné lieu dans le temps à quelques discussions entre les écrivains militaires français et étrangers. Les Impériaux prétendirent que la gloire devait leur en appartenir, parce que leur cavalerie y aurait prouvé toute sa supériorité sur l’infanterie française. Il est positif, au contraire, que du côté des Républicains, ce combat doubla le courage des jeunes soldats, tout étonnés de voir plier devant leurs baïonnettes ces superbes escadrons, orgueil de l’armée autrichienne.
De 1800 à 18141800 : Romano, Montebello, Marengo, Gazzoldo, Goito et Pozzolo
1805 : Elchingen, Ulm et Austerlitz
1806 : Iéna et Lubeck
1807 : Eylau, Peterswald, Guttstadt et Friedland
1809 : Villafranca, San-Payo et Santiago
1809 : Essling et Wagram
1810 : Cuidad-Rodrigo, Almeida et Buçaco
1811 : Fuentes-de-Onoro
1812 : Les Arapiles
1813 : Lützen, Bautzen, Buntzlau, Potznitz et Leipzig
1814 : La Rothière, Vauchamps, Montmirail, Craonne, Orthez et Toulouse
De 1814 à 18151815 : Ligny et Mont-Saint-Jean
Le régiment reçoit les honneurs aux batailles de :Marengo 1800
Ulm 1805
Iéna 1806
Eylau 1807
Friedland 1807
Essling 1809
Wagram 1809
Les CarabiniersLes carabiniers étaient à l'infanterie légère ce que les grenadiers étaient à l'infanterie de ligne. Et comme il n'y avait plus vraiment de différence effective entre ces deux types d'infanterie, les carabiniers, qui n'étaient plus armés de la carabine, mais du fusil d'infanterie du modèle général (de 1777) peuvent être définis comme étant les soldats de compagnie d'élite de taille élevée, comme les voltigeurs l'étaient de celle de petite taille. Les caractéristiques d'uniforme des carabiniers sont les mêmes que celles des grenadiers : épaulettes rouges, grenades aux retroussis, shako plus élevé, orné de galons et de chevrons écarlates, le soubassement de la plaque surmonté de grenades, et grenade estampée sur les rosaces de jugulaire ; sabre briquet garni d'une dragonne rouge, et grenade sur la patelette de la giberne. Les ornements métalliques, de laiton chez les grenadiers, sont de métal blanc pour les carabiniers.